Arrêt 16

Les bibliothèques de la ville et l’œuvre de Germaine Guèvremont

Arret16 Bibliotheque 1Arret16 Bibliotheque 2À Sorel-Tracy, il y a deux bibliothèques : la bibliothèque Le Survenant, dans le secteur Sorel, et la bibliothèque Marie-Didace, dans le secteur Tracy. Les deux endroits ont été ainsi nommés en l’honneur des romans de Germaine Guèvremont. Les écrits de cette dernière peuvent se diviser en trois séries1 : le cycle du Survenant, qui comprend En pleine terre, Le Survenant, Marie-Didace et leurs adaptations radiophoniques et télévisuelles; les œuvres de fiction où l’on retrouve les textes portant sur le journalisme, dont Tu seras journaliste – récit au cours duquel Guèvremont se cache sous les traits de Caroline Lalande et raconte l’expérience qu’elle a vécue à titre de journaliste dans la ville de Sorel qu’elle rebaptise «Troudeville» —, ainsi que des nouvelles parues dans des revues et des œuvres que l’auteure a fait jouer à la radio et à la télévision, dont Une grosse nouvelle; et les textes autobiographiques, journalistiques et épistolaires, dont «À l’eau douce», «Le premier miel» et des lettres échangées avec le poète Alfred DesRochers.

À propos des échanges entre Germaine Guèvremont et ce dernier, il est intéressant d’entendre la fille du poète, Clémence DesRochers, se souvenir des moments où l’auteure du Survenant venait lire ses textes chez eux. Clémence DesRochers se souvient que Germaine Guèvremont, après avoir fait asseoir les enfants dans le salon, leur racontait ce qu’elle venait d’écrire, suscitant ainsi leurs réactions et celles de leur père. Clémence DesRochers se souvient que c’est en partie ce qui lui a donné l’envie d’écrire et de raconter ses histoires devant un public2.

«Germaine Guèvremont, par ses œuvres publiées et diffusées, a non seulement esquissé le portrait de la région soreloise, mais elle a surtout considérablement éveillé la conscience culturelle des Sorelois en donnant un souffle nouveau à la vie de leur patrimoine. Nombreux sont ceux qui chaque année découvrent les multiples preuves de la justesse d’une telle observation, comme le faisait si bien James Herlan quand il présentait le résultat de ses recherches en écrivant : "Un voyageur qui arrive pour la première fois dans la région de Sorel est frappé par les traces que le Survenant a laissées un peu partout3."» Pierre Girouard

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ENTREVUE AVEC Lori Saint-Martin

  1. En 2013, David Décarie et Lori Saint-Martin ont établi une édition critique de l’œuvre de Germaine Guèvremont. Par leur travail, ils rappellent que cette dernière a produit, « en amont et en aval [du Survenant et de Marie-Didace], une œuvre colossale qui est très mal connue ». David Décarie et Lori Saint-Martin, « Les écrits de Germaine Guèvremont », Tu seras journaliste et autres écrits, Montréal, PUM, 2013. Nous reprenons, ici et sur le banc, leur idée de présenter l’œuvre de Guèvremont en trois séries.
  2. Voir Jean-Sébastien Ménard, Entrevue avec Clémence DesRochers, Magog, 2010.
  3. Pierre Girouard, Germaine Guèvremont et son œuvre cachée, Saint-Ours, Éditions de Neveurmagne, 1985.