Née à Sorel en 1948, Louise Cotnoir a enseigné au niveau collégial tout au long de sa carrière. Engagée dans la cause des femmes, elle a également rédigé plusieurs commentaires et critiques dans des revues spécialisées tout en participant à de nombreuses activités littéraires tant au Québec qu’à l’étranger1. Au fil des ans, elle a publié plusieurs recueils de nouvelles et de poésie, dont Les îles, en 2005, où elle cartographie l’archipel des îles de Sorel en les nommant et en les associant à une pensée poétique intime. Par exemple, dans la partie Nécropole de son recueil, elle écrit à propos de Sorel :
«L’austérité de la ville ouvrière, toute proche. Seuls les navires verront les océans. L’enfant malin spolié de la grâce d’aller là où l’on n’est jamais allé. Et son cri de naissance, sa frayeur. Rien pour empêcher les bifurcations du sang. Demeurent les émanations, les fumées des hauts fourneaux. Le courant poursuit l’inachevé. Caravane de songes au centre l’acier2.»
Née en 1973 à Forestville, sur la côte nord du fleuve Saint-Laurent, Jennifer Tremblay a habité à Saint-Robert pendant quelques années. C’est là notamment qu’elle a eu l’idée de fonder, avec le comédien Martin Larocque, les Éditions de la Bagnole. Par ailleurs, c’est à Sorel, au parc Regard-sur-le-Fleuve, qu’elle a écrit le premier jet de La liste, pièce pour laquelle elle a obtenu le prix du Gouverneur général en 2008. Si dans ses nombreux livres, elle ne parle pas directement de Sorel, elle en a déjà parlé dans le cadre de Code Canada3, un projet où plusieurs Canadiens et Canadiennes se sont réunis pour décrire le Canada. Voici ce qu’elle a alors dit de Sorel :
«À Sorel, il y a un parc que les Sorelois ont baptisé Regard-sur-le-Fleuve. Nous nous assoyons là, dans ce parc, sur les bancs de métal, ou sur le gazon vert, et nous imaginons que les énormes paquebots qui passent tout doucement ont des cales remplies de pirates ou de marchandises précieuses.»
«Il y a aussi les petits bateaux des vacanciers survoltés, petits parasites blancs sur l’éclatante beauté de ce fleuve au soleil. Sorel a presque 400 ans. Combien de baisers échangés sur ces berges? Ce lieu est fait pour les histoires d’amour. Embrasse-moi encore.»