Arrêt 9

Les Patriotes

Arret9 WolfredNelsonDeux Patriotes importants des années 1830 ont résidé à Sorel : le docteur Wolfred Nelson et Louis Marcoux. Ce dernier était un organisateur électoral qui travaillait pour le candidat patriote, John Pickle. Lors des élections de 1834, Marcoux fut assassiné au cours d’une altercation entre les Patriotes et des partisans du parti adverse. Afin de rendre hommage à Marcoux, Wolfred Nelson voulut faire élever un monument en son honneur dans le cimetière de la ville, mais le curé s’y opposa. Nelson fit donc élever le monument à Saint-Denis. Au cours des Rébellions, les soldats britanniques le détruisirent. Il faudra attendre le début du 20e siècle pour qu’il soit reconstruit1. On notera que, à cette époque, Sorel était une ville militaire et portait le nom de William-Henry. C’est de là que partaient les soldats pour aller se battre à Saint-Denis et jusqu’à Saint-Charles. Le carré Royal était alors un endroit de rassemblement pour les soldats. Il est aussi intéressant de souligner le fait que le général Colborne, de l’armée anglaise, a séjourné à la Maison des gouverneurs.

Dans leur roman sur les Patriotes, en parlant de Nelson et de Marcoux, Jules Verne, dans La famille sans nom, et Louis Caron, dans Le canard de bois, évoquent ainsi un peu Sorel.

Jules Verne

Dans La famille sans nom, Jules Verne raconte sa vision des Rébellions des patriotes. Comme le souligne Gilles Laporte, le récit de Verne en est un «romantique où se développe sur fond historique une intrigue parallèle. Les noms sont exacts, mais l’auteur a pris beaucoup de libertés par rapport aux faits. En revanche, c’est une histoire enlevante, dans laquelle on sent le grand attachement de Jules Verne pour le peuple québécois2». Verne nomme William-Henry à plusieurs reprises dans son roman3.

Louis Caron

Arret9 LouisCarronDans Le Canard de bois, Louis Caron raconte les histoires de Hyacinthe Bellerose et de Bruno Bellerose. Le premier, Hyacinthe, est un des Patriotes de 1837-1838 qui a été envoyé en exil en Australie alors que le second, Bruno, son descendant, est un bûcheron qui, cent ans plus tard, traverse différentes épreuves et apprend à vaincre ses peurs pour devenir un homme.

Il est intéressant de noter que ce roman a été adapté au début des années 1980 pour le petit écran, dans un feuilleton de six épisodes4.

ENTREVUE AVEC Mylène Bonnier, de la Maison nationale des Patriotes

  1. À Sorel, une réplique du monument a été érigée à la fin du 20e siècle.
  2. http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2012-2013/chronique.asp?idChronique=222249 - Site consulté le 16 avril 2015.
  3. Dans son récit, Jules Verne nomme Sorel. Pourtant, à l'époque décrite dans son roman, la ville se nomme William-Henry.
  4. www.ina.fr/video/CPB81050435 - Site consulté le 16 avril 2015.